L’égalité n’est pas qu’un mot, c’est une valeur fondamentale mais aussi une réalité vers laquelle la société doit tendre. Le groupe socialiste au Grand Conseil en est convaincu. Il serait ainsi impensable pour le groupe socialiste que l’Etat abandonne son rôle de modèle en la matière. L’Etat n’est cependant pas le seul acteur à porter cette responsabilité, l’économie privée se doit de démontrer que dans ce domaine-là aussi, l’innovation est possible. Comme l’a rappelé ce matin devant le Grand Conseil la conseillère d’Etat Monika Maire-Hefti, la discrimination entre femmes et hommes est strictement illégale en Suisse. En 2010, elle privait pourtant les femmes de quelque 7,7 milliards de francs. Selon le service de statistique cantonal, le manque à gagner s’élevait à environ 250 millions pour le seul canton de Neuchâtel.

L’évolution de la société et du modèle familial a mis en lumière de nouveaux besoins d’appuis pour les personnes qui souhaitent s’accomplir dans leur activité professionnelle ou, tout du moins, y tenir la place qui devrait leur être dévolue de par leurs qualifications. Nous appelons à l’introduction de nouveaux appuis afin de limiter et un jour proche, nous ne pouvons que l’espérer, éliminer les disparités qui persistent encore entre hommes et femmes. Il suffit, en effet, de se référer au récent et non moins alarmant rapport du Forum économique mondial, plus particulièrement en matière de perspectives économiques, où les disparités sont les plus crasses alors qu’aujourd’hui plus de 70 % des femmes exercent une activité lucrative.

Par ailleurs, sur le plan national, la Commission fédérale de coordination pour les questions familiales souligne que les défis majeurs à relever se situent en priorité dans l’amélioration de la conciliation du travail rémunéré et de la vie de famille. Une évidence qui ne trouve cependant pas suffisamment de concrétisation dans les faits.

A Neuchâtel, si la révision de la loi sur l’accueil extrafamilial des enfants confirme l’engagement du Conseil d’Etat pour une politique familiale active, il n’en reste pas moins qu’une réflexion plus soutenue et plus innovante dans le domaine de l’aménagement du temps de travail doit être menée et rapidement mise sur pied aux yeux du groupe socialiste.

L’accès au travail à temps partiel pour les hommes, y compris pour les postes à responsabilités, l’horaire annuel, le travail en ligne depuis le domicile, l’aménagement des horaires dans la journée et le partage de postes à responsabilités sont ainsi des voies à explorer. Des éléments clefs qui doivent, entre autres, permettre aux deux parents d’exercer leur activité professionnelle dans de meilleures conditions et, par voie de conséquence, de s’occuper plus sereinement de leurs enfants. 

Les arguments et les chiffres ci-dessus rappellent qu’il n’est plus question de tergiverser. L’urgence à répondre aux appels des citoyennes et citoyens ne peut être ignorée. Les jeunes parents sont demandeurs de mesures en faveur d’une organisation plus équilibrée au sein du couple afin de concilier au mieux vie familiale, vie professionnelle et vie sociale. De quoi permettre à chacun d’y cultiver son épanouissement et aux enfants d’en bénéficier en premier lieu.

C’est en ce sens que le groupe socialiste demande au Conseil d’Etat de rapidement mettre en place des solutions adaptées, en qualité d’acteur engagé, montrant ainsi l’exemple aux entreprises qui, en tant qu’acteurs à part entière de notre société porteurs de droits mais aussi de devoirs, devront s’engager, elles aussi, sur cette voie. 

05. nov 2014