En Suisse, nous sommes les champions européens de la production de déchets, nous dégradons par nos activités et nos infrastructures la fertilité des sols – et ceci très souvent de manière irréversible.

La qualité des eaux laisse encore à désirer en plusieurs lieux malgré une législation claire et la biodiversité peine à être soutenue. L’annonce récente de l’ONG Global Footprint Network ne fait que confirmer un constat alarmant, en rappelant que la Suisse consomme chaque année l’équivalent de 3,3 planètes. Sans nous perdre dans de grandes théories ou de savants calculs pour savoir si notre consommation est plutôt proche de 2,5 ou 3,8 équivalents-planètes, il est urgent de mettre en place des systèmes qui permettront de pallier les pénuries annoncées en ressources naturelles. 
L’initiative en faveur d’une économie verte a permis, grâce aux débats parlementaires, de faire, si cela était encore nécessaire, définitivement tomber les masques. En effet, le rejet de l’initiative et du contre-projet a démontré que seule une minorité des Chambres fédérales se préoccupe réellement de l’avenir, la majorité restant docilement soumise aux lobbies économiques. 
C’est toutefois le peuple qui aura le dernier mot ! En acceptant l’initiative, il confirmera sa volonté de gérer les ressources naturelles de manière durable. Il est indispensable de mettre en place les moyens nécessaires pour aider chaque habitant-e de notre pays à mettre fin au gaspillage.
Une économie verte passera par le soutien à une économie circulaire, qui développera, d’une part, des biens et des services pourvoyeurs d’emplois, et, d’autre part, promouvra les énergies renouvelables. Cette approche, renforçant la production et l’achat local, n’aura rien d’un retour à l’âge de pierre. Au contraire, elle permettra de stimuler l’innovation, la concrétisation de démarches citoyennes, mais aussi, tout simplement, le bon sens.

Martine Docourt Ducommun
présidente de la commission environnement du PSN

30. aoû 2016