Imaginons une vallée magnifique où coulent l’Areuse et l’Absinthe. Imaginons une commune dotée d’un exécutif à plein temps. Imaginons que l’un de ses conseillers communaux n’est pas suisse, mais étranger. Cette image de Val-de-Travers n’est pas le produit de mon imagination, mais le reflet de sa réalité ! Oui, le droit d’éligibilité des étrangers au niveau communal existe. Il fonctionne si bien que notre camarade Frédéric Mairy, belge et détenteur d’un permis C, est non seulement conseiller communal, mais le candidat le mieux élu de sa commune.


Cette image de Val-de-Travers n’est pas le produit de mon imagination, mais le reflet de sa réalité ! Oui, le droit d’éligibilité des étrangers au niveau communal existe. Il fonctionne si bien que notre camarade Frédéric Mairy, belge et détenteur d’un permis C, est non seulement conseiller communal, mais le candidat le mieux élu de sa commune. C’est réjouissant : l’intégration porte ses fruits au point que la population plébiscite un étranger comme membre d’un exécutif professionnel.
Pourtant, cet étranger bien intégré, ce politicien professionnel, n’est pas éligible au Grand Conseil ni au Conseil d’État. La loi neuchâteloise fait confiance aux étrangers pour diriger des communes, mais pas le canton ! Le niveau cantonal serait-il tellement plus prestigieux qu’il faille satisfaire à des conditions spéciales pour y siéger ?
Cette incohérence, il est temps de l’éliminer.
Les craintes soulevées quand l’éligibilité communale a été proposée ne se sont pas réalisées. Les détenteurs de permis C n’ont pas débordé les citoyens suisses comme un tsunami emportant culture et tradition. Au contraire, ils ont apporté de la diversité dans nos instances communales et vivifié notre démocratie directe.
Que craint donc la droite pour vouloir refuser l’éligibilité cantonale à ceux qui vivent depuis des décennies parmi nous, contribuent à nos collectivités par leurs impôts et font vivre nos sociétés locales ? Une perte d’identité ? De privilèges ?
Le parti socialiste, lui, considère que celui qui participe à la société neuchâteloise doit pouvoir la représenter, au niveau des communes et de l’État. Il est convaincu que ce droit contribuera notablement à améliorer l’intégration. Et il rappelle que ce sont les électrices et les électeurs qui décideront de leurs représentants et que donc, aucun étranger ne sera élu sauf à convaincre la population qu’il saura bien la représenter.
Le 25 septembre, nous avons la chance de corriger une incohérence que rien ne justifie, si ce n’est des chimères, des peurs et des excuses indignes de la tradition d’ouverture de notre canton.

Baptiste Hurni
député 

26. aoû 2016