En décembre 2015, dans sa majorité, le Grand Conseil a décidé de supprimer l’aide financière cantonale au Bibliobus par le biais d’une modification de la Loi concernant l’aide à la lecture publique et aux bibliothèques. À la suite d’un référendum, cette décision est soumise au vote du peuple.

Le « Bibliobus », en bref ? Un bus, sept bibliothèques fixes, 30 communes desservies, 300 000 prêts par année, plus de 12 000 lectrices et lecteurs inscrits, dont le 75 % sont des jeunes de moins de 15 ans. Jusqu’à ce jour et depuis quarante ans, un partenariat Canton-communes fonctionne bien. Le modèle est économique et performant grâce à la mise à disposition et à la circulation de 165 000 ouvrages régulièrement mis à jour. Le Canton contribuait à raison de 480 000 francs par année, soit pour une moitié des charges, à la bonne marche de ce service.

Quels sont les enjeux ? Vouloir reporter la totalité des coûts sur les communes, sans concertation préalable avec elles, fragilise le système et le condamne.
Or, la lecture publique est capitale. Elle facilite pour tout le monde l’accès à la connaissance, à la culture, à la créativité… Elle permet de lutter contre l’illettrisme. Elle offre au corps enseignant un lieu, un outil pédagogique de qualité, pour exercer son mandat de sensibiliser les élèves de tous niveaux scolaires à la lecture et à la recherche de documents par des visites régulières de bibliothèques. Aujourd’hui, 150 classes utilisent ce service. Qu’en serait-il à l’avenir ? Ne serait-ce que pour cet aspect, un partenariat avec le Canton demeure nécessaire. 

La population est attachée à son Bibliobus et à ses succursales. Avant le débat au Grand Conseil, 20 121 personnes – du jamais vu, mais elles n’ont pas été entendues ! – ont soutenu une pétition visant à sauvegarder le financement de l’institution. Puis, en moins de deux mois, 7 358 paraphes (alors qu’il en fallait 4 500) ont été récoltés pour le référendum. Le 25 septembre, un NON à la Loi portant modification de la loi concernant l’aide à la lecture publique et aux bibliothèques permettra de sauver un pan essentiel de la lecture publique et de confirmer les soutiens déjà exprimés.

Dire NON permettra aussi de réviser la loi concernée – plutôt que simplement la vider de sa substance – et d’en faire un instrument moderne de promotion de la lecture, à l’image de ce que font beaucoup d’autres cantons suisses.

Armand Blaser
président de l’Association du Bibliobus neuchâtelois
 

24. aoû 2016