Les conditions dans lesquelles la justice est rendue dans le canton de Neuchâtel ne sont plus acceptables. Qu’il s’agisse du respect des victimes et plus largement de l’ensemble des justiciables, des garanties de sécurité ou encore de l’indépendance de la justice, des correctifs doivent être rapidement apportés. Les Verts neuchâtelois et le Parti socialiste neuchâtelois soutiennent le projet de Nouvel Hôtel judiciaire (NHOJ), qui répond de manière adaptée aux problèmes que personne ou presque ne conteste. Une réponse réfléchie et financièrement avantageuse au vu des économies qu’elle induira et des coûts qu’engendrerait le maintien d’un statu quo scandaleux.

Comment tolérer aujourd’hui qu’une victime ne puisse, en marge d’une audience, discuter avec son avocat à l’abri des oreilles indiscrètes ou du regard de son agresseur ? Comment justifier qu’une institution telle que la justice soit privée de garanties minimales de sécurité ? Ce n’est pas possible aux yeux du PSN et des Verts neuchâtelois. C’est pourtant la situation qui prévaut dans le canton depuis de nombreuses années et que le NHOJ doit venir corriger. Une situation connue des référendaires qui, instrumentalisant les tensions régionales, ont choisi de privilégier les intérêts particuliers plutôt que l’intérêt général.

Criant au gouffre à millions, les référendaires oublient ainsi sciemment que l’investissement de 48,5 millions repose sur un emprunt, remboursable sur plusieurs années, dont seuls les intérêts et amortissements entrent comme charges annuelles dans le budget de l’État – non pas la totalité de la somme engagée, comme prétendu. Pas de gouffre donc. Au contraire, car même si ces charges s’additionneront aux frais d’entretien et de chauffage, les revenus (location de surfaces et parking) et les économies en lien avec les locations actuelles, tout comme celles découlant des économies d’énergie, feront diminuer les dépenses. De plus, chacun en convient, notre canton a besoin d’investir et les taux hypothécaires, au plus bas, permettent de le faire dans de bonnes conditions.

S’agissant de l’indépendance de la justice dont les référendaires se font les champions, elle semble perdre de l’intérêt à leurs yeux quand il s’agit d’étudier les conditions de son exercice. Des conditions sur lesquelles reposent pourtant le respect des justiciables, victimes en tête, et bien évidemment l’indépendance de la justice.

Garanties de sécurité, ensuite. Car au-delà des coûts qu’il engendre, l’éclatement actuel des sites ne permet pas de garantir la sécurité de chacune des audiences qui se tiennent dans le canton. Contrairement au regroupement dans un bâtiment conçu pour l’exercice de la justice et apportant des garanties pour la sécurité de tous les justiciables (victimes, témoins, prévenus, etc.) et du personnel judiciaire.

En conclusion, là où les référendaires voient un projet somptuaire qui menace les finances du canton, tant les Verts que le PSN, comme le Grand Conseil, voient un projet réfléchi, financièrement avantageux et qui répond à l’urgente nécessité de moderniser les conditions d’exercice de la justice dans le canton. Par respect pour les victimes et l’ensemble des justiciables, pour l’exercice d’une justice indépendante et digne dans notre canton.

22. juin 2017