L’initiative veut réduire le gaspillage alimentaire. Elle propose d’instaurer une plus grande proximité entre production et consommation et que la Confédération agisse pour endiguer les pertes. Cela permettrait d’avoir de meilleurs produits sans pour autant les payer plus cher. Consommer moins mais mieux est aussi une option à mettre en lumière.

En mai 2014, l’initiative populaire « Pour des denrées alimentaires saines et produites dans des conditions équitables et écologiques (initiative pour des aliments équitables) » lancée par les Verts est déposée à la Chancellerie fédérale avec plus de 105 000 signatures valables.  

Elle demande que la Confédération renforce l’offre de denrées sûres et de bonne qualité, produites dans le respect de l’environnement, des ressources et des animaux ainsi que dans des conditions de travail équitables, que les denrées viennent de Suisse ou soient importées. Elle prévoit aussi des dispositions pour réduire le gaspillage alimentaire.

Aujourd’hui, de plus en plus d’exploitations agricoles suisses travaillent pour une production en accord avec la nature. Toutefois, de nombreux manquements persistent : traces de glyphosate dans la nourriture et les sols, utilisation excessive d’antibiotiques dans la production animale, quantités d’engrais à la hausse, baisse de la biodiversité dans les terres cultivées. La vente de produits phytosanitaires dix fois plus toxiques que le glyphosate a progressé ces dix dernières années (voir l’article du Courrier du 25.7.18 « Des pesticides qui interpellent »). L’initiative veut remédier sans attendre à ces manquements.

D’autre part, comme le relève Laurianne Altwegg (Fédération romande des consommateurs, FRC) : « …le texte offre un outil concret pour consommer sereinement… mais l’initiative pourrait mener au renchérissement des denrées alimentaires importées… » En effet, en Europe, dans la production de fruits et de légumes, des travailleurs et travailleuses effectuent des journées de 16 heures, par des températures dépassant 40 degrés, avec un salaire horaire de 2,5 euros. Offrir des conditions de travail équitables plutôt que d’exploiter a un coût indéniable. Il faudrait donc veiller à ce que « le panier type du ménage » n’augmente pas excessivement, en particulier pour les familles. 

L’initiative veut réduire le gaspillage alimentaire. Elle propose d’instaurer une plus grande proximité entre production et consommation et que la Confédération agisse pour endiguer les pertes. Cela permettrait d’avoir de meilleurs produits sans pour autant les payer plus cher. Consommer moins mais mieux est aussi une option à mettre en lumière. 

Enfin, l’initiative revendique une meilleure protection des animaux et plus de transparence sur leurs conditions de détention.

Le 2 juillet, le National et les États ont clairement refusé le texte, argumentant que l’article sur la sécurité alimentaire adopté par le peuple suisse le 24 septembre 2017 répond aux exigences de cette initiative-ci, qui est donc « superflue ». 

Pourtant, l’initiative est une action utile, un pas de plus qui incite et encourage notre société à s’engager pour la qualité et le bien-être de l’environnement, des humains et des animaux, maintenant et à l’avenir. De fait, elle renforce la décision de 2017.

Alors, le 23 septembre 2018, votons OUI à l’initiative pour des aliments équitables !

20. aoû 2018