Pour résoudre les problèmes environnementaux et de mobilité, en particulier en milieu urbain, le vélo doit à l’avenir prendre une place beaucoup plus importante

Rappelons le point de départ : l’initiative populaire « Pour la promotion des voies cyclables et des chemins et sentiers pédestres (initiative vélo) », déposée le 1er mars 2016 avec 105 234 signatures valables. Lancée par 26 associations et partis politiques, dont le PS, elle visait à compléter l’article 88 de la Constitution (Chemins et sentiers pédestres) par des dispositions relatives aux pistes cyclables.

Le Conseil fédéral a élaboré un contre-projet direct. Il admet que la Confédération doit assumer les mêmes tâches pour les voies cyclables que pour les chemins et sentiers pédestres, mais a rejeté les éléments de l’initiative qui allaient au-delà de cette exigence.

Le trafic cycliste peut contribuer à réduire les goulets d’étranglement du trafic individuel motorisé et des transports publics routiers, et à diminuer les émissions de CO2 et la consommation d’énergie. Pour résoudre les problèmes environnementaux et de mobilité, en particulier en milieu urbain, le vélo doit à l’avenir prendre une place beaucoup plus importante. Par ailleurs, la pratique du vélo est bonne pour la santé.

Important pour le tourisme, ce moyen de transport a encore un grand potentiel de développement. Seuls 8 % des Suissesses et des Suisses se déplacent régulièrement à vélo ; dans de nombreux pays, la proportion est deux fois plus forte – voire quatre fois plus au Danemark ou aux Pays-Bas. Notre marge de progression est donc considérable.

Mais le manque d’infrastructures spécifiques pose des problèmes de cohabitation entre les moyens de transport. Les pistes cyclables sont certes coûteuses à réaliser, pourtant il y va du développement de la mobilité douce et de la sécurité des usagers. Le nombre de victimes du trafic cycliste est beaucoup trop élevé ; il est urgent d’y remédier.

Le contre-projet direct reprend l’essentiel des propositions de l’initiative, mais sans caractère contraignant pour les collectivités publiques. Les initiants voulaient obliger la Confédération à encourager la petite reine en développant les infrastructures… alors que la construction des pistes cyclables est de la compétence des cantons et des communes. Avec la proposition soumise au vote, la Confédération peut (mais ne doit pas !) coordonner et soutenir les mesures prises par les cantons. Elle peut favoriser l’information relative aux voies cyclables. Elle doit veiller à ce que les pistes cyclables qu’il faudrait supprimer soient remplacées.

Au vu du très large consensus dégagé aux Chambres fédérales autour du contre-projet (soutenu notamment par le TCS), le comité de l’« initiative vélo » a retiré son texte ; c’est pourquoi nous ne votons que sur la proposition du Conseil fédéral.

Améliorer les aménagements cyclables ? C’est bon à la fois pour le climat, pour la sécurité des cyclistes, pour la fluidité du trafic automobile et des transports publics routiers.

La conclusion est évidente : le 23 septembre, inscrivons la promotion du vélo dans la Constitution fédérale en votant OUI sans hésiter !

Jacques-André Maire

Conseiller national, membre de la Commission des transports et des communications

21. aoû 2018