OUI à l’initiative populaire fédérale « Initiative sur les bourses d’études »

Baptiste Hurni, membre du comité d'initiative

Regardez dans une salle de cours d’une université ou d’une haute école suisse. Prenez quatre étudiants et imaginez que leurs familles ont exactement le même revenu et la même fortune. Aujourd’hui, si ces quatre étudiants reçoivent une bourse d’études, elle variera du simple au triple selon leur canton de domicile.

En 20131, dans une situation semblable en tous points, un étudiant de Nidwald recevait en moyenne CHF 6000 par année, un Vaudois environ CHF 9500 par année et un Neuchâtelois CHF 3900. Il s’agit d’une injustice grave, car les frais pour étudier sont les mêmes pour ces trois personnes. 

Soulager de nombreuses familles

L’initiative de l’Union des étudiant-e-s de Suisse (UNES) sur les bourses d’études permet de corriger cette dérive du fédéralisme en donnant la compétence à la Confédération d’adopter des critères et des montants communs pour tout le pays. 

Mais ce n’est pas tout. Entre 1990 et aujourd’hui, l‘effort des gouvernements cantonaux en faveur des bourses d’études n’a cessé de diminuer (-18 % !) alors que l’on ne cesse de vouloir centraliser les formations et que les budgets pour les institutions d’enseignement augmentent de façon constante. 

Évidemment, il est positif que la formation occupe une place importante dans les préoccupations des législateurs, mais on ne peut pas continuer à ignorer la situation des étudiants, qui est toujours plus préoccupante. Ceux-ci sont en effet plus de 80 % à être contraints d’avoir un job à côté de leurs études ; par conséquent, la durée des études se prolonge toujours plus. 

L’initiative de l’UNES ne résout pas tous les problèmes, mais elle prévoit que le montant d’une bourse doit permettre à un étudiant de se consacrer à ses études. Il s’agirait donc d’une réelle avancée sociale, qui permettra de soulager de nombreuses familles ! 

 1Statistique OFS, Statistiques des bourses et des prêts cantonaux, Neuchâtel: 2014.

21. avr 2015