« Le progrès, ce n’est rien d’autre que la révolution faite à l’amiable », disait Victor Hugo. Depuis bientôt deux ans, les autorités de Corcelles-Cormondrèche, Neuchâtel, Peseux et Valangin posent ensemble les bases d’une nouvelle grande commune. Après un large processus participatif et de nombreux travaux thématiques, la convention de ce projet de fusion est maintenant sous toit. En février 2016, elle sera soumise aux conseils généraux des quatre communes pour être ensuite proposée à la population en juin. Si elle obtient l’aval des législatifs puis du peuple, la nouvelle commune de Neuchâtel, forte de 45 000 habitants, verra le jour au 1er janvier 2017.

À l’aube du 21e siècle, à une époque où les modes de vie et de nombreuses problématiques dépassent les frontières strictement communales, il est essentiel de s’interroger sur nos institutions et de les adapter aux défis de notre temps. Comme d’autres avant lui, ce projet vise donc à apporter des solutions concrètes et réalistes en décloisonnant les enjeux, en rendant plus cohérente et efficace l’action politique, mais surtout en unissant les forces vives des quatre communes afin de garantir la qualité de vie, la prospérité et le rayonnement de la région et de ses habitant-e-s. 

Ouvrir les horizons, tout en valorisant et cultivant la démocratie locale, un vrai défi qui trouve une application concrète et innovante dans le projet de la nouvelle commune de Neuchâtel avec la création d’au moins six assemblées citoyennes (une par ancienne commune villageoise et trois pour l’actuelle ville). Organes relais entre la population et les autorités communales, ces assemblées, ouvertes à tous, permettront de formaliser un espace de dialogue et d’échange citoyen, dynamisant par là même la vie des localités et des quartiers. 

Donner les moyens à la collectivité de mener des politiques proactives et d’assumer des prestations de proximité, c’est gagner en démocratie !


Pour la petite histoire

Les débats actuels animaient déjà nos prédécesseurs… Tout particulièrement en 1887, à l’occasion de la première grande loi républicaine sur les communes. 

Dans son rapport au Grand Conseil1, le Conseil d’État d’alors soulignait l’importance d’avoir des communes fortes et regrettait de devoir suppléer aux lacunes des petites communes. C’est le régime de la faiblesse et de l’impuissance ! s’insurgeait-il déjà. 

Dans ce contexte, on proposa des fusions de communes, bien que conscient que celles-ci sont profondément attachées à leur autonomie (…) malgré les avantages qu’elles retireront de leur fusion et les progrès de toutes sortes qui ne manqueront pas de sortir de ce nouvel état de choses.

Les autorités d’antan se disaient guidées par la nécessité de donner à nos nouvelles communes une base assez large, une population et des ressources suffisantes pour qu’elles puissent à la fois trouver dans leur sein les éléments d’une bonne administration, les capacités intellectuelles et morales nécessaires à la gestion de leurs services publics et les moyens financiers de subvenir à ces services. 

Les fusions en question ? Thielle et Wavre, La Chaux-de-Fonds et Les Éplatures, Corcelles et Cormondrèche !

 1 Voir Bulletins officiels des délibérations du Grand Conseil, séance du 1er novembre 1887.

 

09. déc 2015