Le Parti socialiste neuchâtelois s’inquiète du peu de transparence qui accompagne les réflexions du Conseil d’Etat sur la politique culturelle cantonale. Le PSN ne saurait accepter que le débat démocratique soit confisqué par l’exécutif. Il attend des réponses claires quant aux intentions du Conseil d’Etat. Le PSN ne se satisfera pas de vagues déclarations et attend du ministre en charge du dossier qu’il réponde avec diligence et application à la motion déposée aujourd’hui par le groupe socialiste. Par ailleurs, s’agissant de la remise en question du pourcent culturel, le groupe socialiste ne peut admettre que le Conseil d’Etat fasse sciemment fi d’un vote clair du Grand Conseil. Il a déposé un projet de loi pour garantir le respect de la volonté du législatif.

 

S’il ne peut que saluer la volonté de dépoussiérer la Loi sur l'encouragement des activités culturelles (qui date tout de même de 1997), le PSN ne peut tolérer que le Conseil d’Etat confisque le débat qui doit accompagner toute modification de loi. C’est en ce sens qu’il dépose une motion enjoignant l’exécutif à respecter ses engagements en présentant un rapport sur la politique culturelle. Les communications du ministre en charge du dossier soulèvent, à échéances régulières, plus de questions qu’elles n’apportent de réponses aux légitimes attentes des acteurs culturels, du parlement et du public.

Alors que le Conseil d’Etat promeut l’idée d’un canton, un espace et donc la fin des districts, il est plus que surprenant d’apprendre que ce même Conseil d’Etat entend axer sur « un évènement majeur par district » l’essentiel de son soutien aux manifestations culturelles. Quant aux critères devant déterminer le soutien de l'Etat, le gouvernement se montre plus qu’avare en informations sur le sujet. La notion « d’excellence » est certes mise en avant, mais sans qu’elle ne soit définie, ce qui la rend incompréhensible pour ne pas dire vide de sens.

A ceci s’ajoutent les déclarations du ministre en charge de la culture évoquant le resserrement du soutien cantonal sur les « évènements rassembleurs ». De quoi laisser poindre à l'horizon le spectre d'une culture de l'audimat.

L'absence de mention du soutien à la relève inquiète également le PSN pour qui le renouvellement garantit bien plus sûrement la richesse et la diversité que n'importe quel critère administratif.

Enfin, le PSN s’interroge sur le peu de cas que le Conseil d’Etat fait d’un vote, pourtant clair, du Grand Conseil portant sur le cadre d’application du pourcent culturel. L’argumentaire développé laisse songeur. Opposer écologie et culture, une prouesse dont le canton n’aurait pas à se vanter. Le groupe socialiste proposera donc au parlement d’inscrire dans la loi les garanties nécessaires au respect d’un outil dont le législatif a, lui-même, rappelé l’importance.

A toutes fins utiles, le PSN rappelle que la culture est fondamentale à la cohésion sociale, qu'elle est un bien essentiel et non négociable de la démocratie. En limiter la portée ou l’accessibilité, en déprécier la valeur et les apports ou en faire l’objet de simples calculs comptables serait faire le lit de populismes dont les représentant-e-s élu-e-s de la République seraient bien inspirés de se méfier.   

 

18. fév 2016