«En faveur du service public» : une initiative qui manque son but!

L’initiative populaire fédérale intitulée « En faveur du service public » a tout d’une duperie. Cette initiative a notamment pour objectif d’empêcher des entreprises du service public de faire des bénéfices qui sont reversés à la Confédération, ainsi que d’interdire de subventionner d’autres entreprises par le biais de ces bénéfices (subventionnements croisés). Elle demande aussi de diminuer les salaires des managers de ces sociétés, jugés exorbitants. Ce qui constitue par ailleurs son seul point positif.

Avec leur texte, les initiants prétendent, tout à la fois, empêcher la suppression de guichets postaux, améliorer la sécurité dans les wagons CFF et réduire le coût des prestations de Swisscom. En bref, des prix plus bas et de meilleures prestations.

Or, sans bénéfice, pas d’investissement et par voie de conséquence, dégradation de l’offre. Au lieu de le consolider, cette initiative met en danger le financement du service public. De plus, comme le souligne notre camarade vaudois Jean-Christophe Schwaab, « si on interdit les subventionnements croisés, qui permettent à un secteur rentable de financer un autre qui ne l’est pas, on tue la Suisse. Cette initiative est une attaque contre la solidarité confédérale. »

Sans compter que derrière un titre prometteur, cette initiative est dangereuse. Elle conduirait à réduire de manière conséquente les rentrées d’argent de la Confédération. Un manque à gagner qui toucherait les finances fédérales, cantonales, voire communales. Et comme toujours, un manque d’argent qui empêcherait l’État d’assumer son rôle social en faveur des plus faibles. 

 

Nathalie Ebner Cottet
Conseillère générale, Val-de-Travers

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21. avr 2016