Le 25 septembre, le peuple et les cantons se prononceront sur l’initiative populaire « AVSplus : pour une AVS forte », lancée par l’Union syndicale suisse (USS). Le PS vous recommande instamment de l’accepter.

Ce texte constitutionnel demande une augmentation de 10 % sur les rentes du 1er pilier du système de prévoyance vieillesse (AVS) et représente une mesure de soutien essentielle pour la majorité des retraité-e-s. En moyenne, les personnes seules devraient recevoir 200 francs supplémentaires par mois, et les couples 350 francs. Rappelons que les rentes AVS n’ont pas été améliorées depuis environ 40 ans.
À l’heure actuelle, environ 16 % des personnes de plus de 65 ans sont touchées par la pauvreté. Près de 200 000 re-
traité-e-s demandent des prestations complémentaires à l’État, car leurs rentes de retraite ne sont pas suffisantes pour vivre et boucler les fins de mois. Pour 38 % des femmes et 13 % des hommes à la retraite, l’AVS est la seule source de revenu ! Dans beaucoup de régions de notre pays, en raison des loyers chers, des primes d’assurance-maladie élevées et du coût à la hausse des soins de longue durée, le recours aux prestations complémentaires est de plus en plus important. Les retraité-e-s ne peuvent donc pas vivre décemment si les rentes AVS sont leur seul revenu.
En moyenne en 2012, les hommes touchaient chf 1800 de rentes AVS et 
chf 2580 de rentes du 2e pilier par mois ; les femmes, CHF 1750 pour l’AVS et chf 1390 pour le 2e pilier. Le financement du 2e pilier (prévoyance professionnelle obligatoire) selon le système de capitalisation repose sur le principe que l’argent est placé pendant des décennies et fructifie. Or la baisse des rendements sur le marché des capitaux et les taux d’intérêt historiquement bas ont malheureusement fait baisser les revenus de ces placements. La situation est particulièrement critique pour les femmes : leur 
2e pilier est en moyenne inférieur à celui des hommes, car pour bénéficier d’une rente décente, il faut avoir travaillé de manière ininterrompue, ce qui n’est souvent pas possible pour elles. Les femmes sont aussi surreprésentées dans les branches à bas salaires et travaillent majoritairement à temps partiel. Elles risquent ainsi de ne pas dépasser le seuil salarial de CHF 21 150 par année donnant accès au 2e pilier et donc de ne bénéficier que d’avoirs de vieillesse minimes.
L’augmentation de 10 % exigée par l’initiative AVSplus vise à compenser la hausse moins rapide des rentes AVS par rapport aux salaires ainsi que l’instabilité des marchés dans le financement du 2e pilier. Elle est essentielle, car c’est le moyen le plus équitable de garantir un avoir retraite pour toutes et tous, sans exclure ou désavantager une catégorie de personnes. Tout le monde serait gagnant, aussi bien les jeunes que les femmes, ou encore les indépendants, qui n’ont souvent pas de véritable 2e pilier.
Estimée à 4 milliards de francs, cette réforme sera financée par une hausse raisonnable des cotisations salariales de 0,4 % (pour les employeurs et les salarié-e-s). Ainsi, au lieu de dépenser de fortes sommes pour des solutions passant par le 2e pilier, les retraité-e-s pourront sans grands frais toucher une rente plus élevée.
La Confédération devrait mieux se préoccuper des retraité-e-s au lieu d’accorder des cadeaux fiscaux aux grandes entreprises multinationales. Ces pertes fiscales représentent plusieurs milliards en moins pour la collectivité. Pour un meilleur soutien aux retraité-e-s, pour l’avenir de la jeunesse et pour notre institution sociale la plus importante (et qui fonctionne très bien !), je vous encourage à soutenir cette réforme et à voter oui.

Didier Berberat
conseiller aux États

31. aoû 2016