Comme le relève le texte de notre interpellation, en abolissant le taux-plancher face à l'euro, la Banque nationale a infligé un grave coup d'arrêt à certains secteurs de l'économie.
En particulier dans les entreprises tournées vers l’exportation et chez les sous-traitants, Le recul des exportations lié au franc fort est déjà de 4.5% et plusieurs milliers de postes de travail ont déjà été supprimés et le chômage est en hausse dans plusieurs cantons directement concernés. Les perspectives au niveau des carnets de commande sont des plus sombres pour les mois à venir et il faudra très certainement envisager une prolongation de la durée du chômage partiel pour éviter de devoir se séparer de collaborateurs compétents ! Nous demandons donc au représentant du Conseil fédéral s’il est disposé à octroyer, en temps voulu… soit dans quelques semaines pour certaines entreprises, une telle prolongation ?
Plus grave encore, les résultats du sondage réalisé par Swissmem auprès de ses membres a révélé que 22% des entreprises interrogées sont prêtes à délocaliser à l'étranger certaines de leurs productions et que 25 autres pour-cent des entreprises mènent actuellement des réflexions à ce sujet. Nous craignons très fort d’être au début d’une désindustrialisation aux conséquences dramatiques à moyen et long terme ! Nombre de pays voisins paient aujourd’hui au prix fort les erreurs faites dans le passé en n’ayant pas suffisamment défendu leurs activités industrielles !
Face à la gravité de la situation qu’endurent de nombreuses entreprises exportatrices, en attendant le rapport du Conseil fédéral à ce sujet, nous réaffirmons notre demande de créer un fonds qui servira à freiner le processus de désindustrialisation et de soutenir (par des cautionnements ou des prêts) les PME et leurs fournisseurs qui ne sont pas en mesure de procéder seules à des investissements pour accroître la productivité et leur compétitivité.
Face à la pression très forte à laquelle sont soumises les régions frontalières, nous demandons au Conseil fédéral de faire tout ce qui est en son pouvoir, en collaboration avec les cantons concernés, pour que les mesures d’accompagnement existantes soient réellement mises en œuvre et dûment contrôlées et nous sommes d’avis que ces mesures d’accompagnement doivent encore être renforcées notamment en matière salariale par une extension des conventions collectives ! Le Conseil fédéral est-il prêt à appuyer ces efforts ?
Comme l'a souligné notre collègue Suzanne Leutenegger-Oberholzer, une protection renforcée des employés âgés est nécessaire. Cette catégorie de personnel, particulièrement exposée aux suppressions d’emplois, mérite en effet une attention toute particulière et des mesures très concrètes doivent être prises !
Pour relever le défi des mutations structurelles engendrées par la politique monétaire de la BNS ; un renforcement des qualifications des employés est indispensable pour leur permettre de se maintenir à niveau et de se perfectionner et pour créer ou développer des professions ou des formations, dans de nouveaux domaines comme par exemple les Cleantech.
On sait que trop souvent, malgré l’excellence de notre sytème de formation professionnelle, les travailleurs concernés ne parviennent pas à se former en raison d’un manque de temps disponible ou de moyens financiers. Dans ce sens, quelles mesures concrètes le Conseil fédéral envisage-t-il de prendre pour que les employeurs soient mieux incités à favoriser la formation de leurs employés, en particulier des plus âgés d’entre eux ? Plusieurs pistes très intéressantes ont été esquissées lors de la table ronde réunie par le DEFR… mais ces déclarations d’intentions ne produisent pas, pour le moment, de réelles améliorations. Nous réclamons des mesures concrètes.
Pour redonner aux entreprises une partie des avantages de compétitivité qu’elles ont perdus, le soutien à l’innovation est primordial afin de développer de nouveaux produits et/ou de nouveaux processus de fabrication permettant des gains de productivité. Dans ce sens, nous avons lu avec satisfaction que le Conseil fédéral était disposé à octroyer des moyens supplémentaires à la CTI afin d’augmenter les possibilités de co-financement de projets sachant qu’actuellement la CTI ne peut honorer qu’une partie des demandes de qualité qui sont déjà déposées. Quel est le montant que le Conseil fédéral est prêt à libérer dans cette opération qui portera ses fruits à moyen terme ?
Enfin, même si les gains de change semblent être mieux répercutés auprès des consommateurs qu’en 2011, nous sommes d’avis que la loi sur les cartels devrait être révisée de façon urgente pour améliorer la situation. Au vu de la situation actuelle qui semble devoir durer… le Conseil fédéral est-il disposé à rouvrir ce dossier dans l’intérêt des consommateurs ?