En cette saison qui fleure bon la mandarine et le pain d’épices, où les bons vœux et promesses s’échangent généreusement autour d’un verre de vin chaud, cet édito devrait être marqué de « l’esprit de Noël »…

Non, camarades. Loin de la sérénité, c’est la colère qui gronde. Une colère qui réagit à l’actualité. Celle des « Paradise Papers » ou encore celle du « top ten » des plus grandes fortunes de notre pays, mise en perspective avec une autre réalité, celle des 570 000 personnes qui vivent en dessous du seuil de pauvreté dans cette riche Suisse du 21e siècle. De telles disparités sont tout simplement inacceptables. Et pourtant, pas de quoi s’offusquer pour une majorité de la « classe politique », qui ose nous reprocher, à nous socialistes, de faire preuve de dogmatisme lorsque nous osons critiquer l’ordre établi et cherchons des alternatives à un système à la dérive !

Nous ne demandons pourtant pas la Lune… Si on pouvait simplement considérer que chacun paie ce qu’il doit, en fonction de ce qu’il gagne et de ce qu’il possède, en priorité là où il vit et profite des infrastructures et prestations publiques, nous n’en serions pas réduits à nous écharper autour d’arbitrages difficiles dans la gestion des finances des collectivités. Une vision un peu naïve et utopique ? Sans doute. Mais c’est surtout la vision qui doit nous habiter pour que demain ne soit pas qu’une utopie.

Notre engagement socialiste doit tendre vers cet idéal, celui d’une meilleure répartition des richesses et d’une vraie société solidaire. Dans ce sens, l’initiative 99 % des Jeunes Socialistes est à saluer et mérite notre pleine mobilisation.
S’il s’agit pour notre parti de continuer inlassablement sa lutte pour rendre l’idéal possible, notre responsabilité politique est aussi de répondre aux contraintes et réalités d’aujourd’hui. Certaines décisions sont difficiles. Elles sont à considérer pour ce qu’elles sont : des compromis nécessaires pour éviter des blocages et permettre de penser le changement. Et ceci tout simplement parce que la politique du « il n’y a qu’à … » n’existe que dans l’imaginaire de quelques-uns.
Camarades, je nous souhaite une année 2018 engagée vers l’idéal tout en cultivant, pour ici et maintenant, le meilleur possible.

 

21. déc 2017