Je les entends, ces mêmes élus, réaffirmer que la situation financière de l’État est au rouge vif et que des mesures doivent être prises. Des élus qui oublient un peu vite que depuis 2013, les programmes d’assainissement se succèdent, au prix de sacrifices : réduction des effectifs dans la fonction publique, réforme de la grille salariale des enseignants, coupes de prestations dans l’aide sociale, diminution des subventions aux institutions de soins, et j’en oublie. En chiffres, les économies réalisées depuis 2014 atteignent quelque 78 millions par année en 2017.
Oser prétendre que rien n’a été entrepris jusqu’ici est non seulement faux, mais aussi de mauvaise foi. Quant à justifier le refus du budget par la volonté de, je cite, « provoquer l’électrochoc », c’est tout simplement irresponsable.
Les conséquences sont immédiates. L’impact à long terme est difficilement mesurable. Outre le coup de frein aux projets et aux investissements, l’incertitude dans les services et entités parapubliques, ce sont les citoyens les plus vulnérables qui, les premiers, en payent le prix en voyant par exemple la porte des programmes d’insertion se fermer.
Entre l’absence de budget et le plan financier à l’appui du programme de législature, les temps sont difficiles pour notre canton mais aussi pour nous, socialistes. Ne cédons pas à la tentation de l’abandon ou de la résignation. Les divergences peuvent exister entre marins sur la façon d’affronter une mer houleuse. Ce n’est cependant qu’ensemble que nous serons en mesure d’arriver à bon port, avec tous les passagers. À cela, le PSN s’attelle et il a déjà remis l’ouvrage sur le métier pour que celles et ceux pour qui nous nous engageons ne paient pas encore plus cher la facture de l’inconséquence et de l’individualisme.