En mars dernier, les Chambres fédérales ont sciemment accepté d’octroyer davantage de moyens aux détectives privés employés par des assurances qu’aux agents assermentés des polices du pays agissant sous la supervision de magistrats. Incohérence, paradoxe helvétique ou poursuite logique de la politique de l’étouffement du petit par le gros ! Comment ne pas être estomaqué de constater que là où les fraudeurs en col blanc bénéficient d’une protection élevée de leur sphère privée, les assurés suisses pourraient se voir épier depuis leur jardin ou depuis le trottoir par un détective privé ou au moyen d'un drone. Si la fraude, quelle qu'elle soit, est à condamner, la disproportion entre les moyens accordés à la police qui agit pour le compte de la justice et les inquisiteurs qui agissent à la solde d’assureurs choque. On atteint des sommets d’hypocrisie quand on observe le soutien de l’extrême droite à une loi qui, de fait, expose la sphère privée d’un assuré au regard du premier venu alors que celle d’un criminel ou d’un terroriste présumé, tout comme celle d’un fraudeur au fisc, bénéficiera, elle, toujours de la protection qu’octroient le droit et la justice suisses.
La PSN s’oppose fermement à la modification de la loi fédérale sur la partie générale du droit des assurances sociales et appelle toutes les Neuchâteloises et tous les Neuchâtelois à faire de même en signant le référendum contre la surveillance des assurés.