Première femme élue en Suisse, c'était en 1960, notre camarade Hélène Dubied s’est éteinte à l’âge de 92 ans. Entrée au Conseil général de Colombier en 1960, elle l’a présidé en 1971, année de la reconnaissance du suffrage féminin sur le plan fédéral. Membre du Parti socialiste et militante féministe, Hélène Dubied s’est engagée tout au long de sa vie pour faire progresser la justice sociale. Le PSN s'associe à l'hommage que lui rend Marianne Guillaume-Gentil.

"Le 8 mars 1960, Hélène Dubied-Chollet est élue au Conseil général de Colombier. Elle devient la première femme élue dans un législatif en Suisse. Elle a alors 34 ans.

Adolescente au moment de la guerre, elle était déjà sensible au sort des plus démunis et à la justice sociale. Et même si son papa vigneron était libéral, elle rejoindra le parti socialiste.

Maman de deux enfants, et secrétaire à mi-temps dans une étude d’avocat-notaire, elle entre au législatif de Colombier en 1960. «Nous n’étions que quelques socialistes et nos propositions étaient systématiquement refusées», m’expliquait-elle l’an dernier. «C’était frustrant, nous ne faisions pas le poids. Les interpellations étaient rudes et heureusement quelquefois humoristiques.»

Son mari Pierre lui emboîte le pas quatre ans après: «Il m’a tenu fidèlement compagnie, comme dans la vie puisque nous avons cheminé ensemble pendant 64 ans.»

Celle qui a fait partie de l’Association pour le suffrage féminin puis de l’Association pour les droits de la femme, savait rendre hommage à l’engagement militant «Quelle énergie il a fallu aux pionnières pour obtenir les droits politiques au niveau fédéral en 1971! Je regrette parfois que les jeunes ne se rendent pas compte de la triste situation dans laquelle leurs grands-mères se trouvaient, privées de droits mais avec beaucoup de devoirs.»

Hélène Dubied éprouvait de la reconnaissance pour Christiane Brunner et Ruth Dreifuss. «Elles ont fait avancer la cause des femmes et du socialisme. Deux puis trois et même quatre conseillères fédérales à Berne, qui l’eût cru en 1960?» Jusqu’à la fin, Hélène Dubied a gardé son âme militante, son esprit ouvert sur le monde et son goût pour la plaisanterie." Marianne Guillaume-Gentil

31. mai 2018