Art. 47 Sont éligibles comme membres des autorités cantonales les électrices et les électeurs. La loi peut aussi déclarer éligibles au Conseil d’État et aux autorités judiciaires des personnes qui sont domiciliées dans un autre canton suisse.
Salué au-delà des frontières cantonales voire nationale, le modèle neuchâtelois d’intégration – sociale, professionnelle, politique – fait quotidiennement ses preuves. Plus qu’une simple réponse au repli prôné par certains, l’implication des résidents étrangers ancre la société dans une logique vertueuse et la préserve ou du moins la soulage des travers induits par les systèmes discriminatoires.
Disposant du droit de vote aux plans communal et cantonal ainsi que de l’éligibilité communale, les étrangers établis ici vivent une situation illogique, inconfortable, car ils ne peuvent prétendre à l’élection cantonale. Un-e élu-e à un exécutif communal, aux compétences et à l’engagement reconnus, au parcours social, professionnel et politique exemplaire, ne peut accéder au parlement. Une personne qui œuvre, souvent bénévolement, à l’animation et à la cohésion dans son quartier, sa commune ou l’une des nombreuses organisations formant le tissu associatif ne peut se mettre au service de l’État. Devra-t-on encore se priver longtemps des talents et des bonnes volontés qui portent la société ? Convaincus qu’il faut corriger une incohérence et reconnaître, plus qu’une évidence, un droit légitime, les groupes Socialiste et PopVertsSol ont déposé un projet de modification de la Constitution élargissant l’éligibilité cantonale aux électeurs titulaires d’un permis C.
Engagement de la Gauche plurielle lors de la campagne 2013, cette proposition se veut rassembleuse. Elle en appelle au bon sens et au pragmatisme des autres formations représentées au Grand Conseil. Aucune société ne peut progresser en déniant des droits légitimes à une partie de ses membres. PSN