Le Parti socialiste neuchâtelois est plus que préoccupé par les velléités expansionnistes affichées par le Groupe Genolier. La liste hospitalière n’est pas un étal sur lequel on vient se servir pour grossir son panier de courses. Le patient n’est ni une marchandise, ni une ligne budgétaire. Il est déplorable qu’un groupe privé profite de la situation actuelle de l’Hôpital neuchâtelois pour faire son marché. S’il est louable qu’une institution privée se soucie de l’avenir du système de santé publique dans la région où elle a établi une partie de ses activités, il est inadmissible que le même groupe s’érige et s’autoproclame juge impartial de ce système.

Comment le Groupe Genolier peut-il, en effet, oublier de mentionner que le lobby des cliniques privées associées à celui des assureurs maladie, bénéficiant du soutien inaliénable de la droite du parlement fédéral, est à l’origine de la marchandisation du patient à laquelle on assiste aujourd’hui ? Comment peut-il se poser en alternative au modèle public alors qu’il contribue, de fait, à son affaiblissement ? Comment peut-il, par ailleurs, se poser en modèle d’employeur attaché au dialogue social alors que la crise de la Providence est encore dans toutes les mémoires. GSMN champion du dialogue social, vraiment ? Si la situation du personnel de l’HNE est préoccupante et qu’il est urgent et nécessaire d’entendre celles et ceux qui font et sont l’Hôpital neuchâtelois, on peut sérieusement douter que l’approche du groupe privé soit porteuse d’améliorations.

Le PSN, comme le groupe socialiste lors de la dernière session du Grand Conseil, tient à rappeler que la santé est un domaine dans lequel l'intervention de l'Etat est nécessaire pour planifier et assurer un suivi des prestations de qualité. L’appétit du privé se limite aux prestations rentables voire, à l’image des produits d’appel dans les supermarchés, aux prestations qui amèneront les patients à mettre un pied dans le système GSMN. Pas une once d’intérêt pour les tâches essentielles mais plus coûteuses que sont la formation ou les gardes.

Il est, dès lors, surprenant de voir des représentants du secteur privé, si férus de concurrence, jouer les effarouchés lorsque l’Etat s’intéresse à garder dans son giron certaines missions rentables, missions qui précisément attirent le secteur privé.

 

PSN

13. mai 2015