L’inconséquence de la droite menace aujourd’hui la sécurité des citoyennes et des citoyens du canton. En torpillant, de manière peu glorieuse, le projet de loi sur les chiens, la majorité de droite du Grand Conseil a choisi de priver la population des mesures de prévention que la hausse de la part cantonale de la taxe sur les chiens aurait permis de pérenniser.
Non content d’avoir déjà contraint le Conseil d’Etat à redresser le canton avec une enveloppe budgétaire amputée de 167 millions, la droite a décidé de poursuivre sur la voie de l’inconséquence en empêchant l’Etat de financer des mesures de prévention et d’encadrement à l’efficacité démontrée.
Alors que les travaux de commission avaient débouché sur un compromis qui tenait compte des positions et des craintes des uns et des autres, notamment des détenteurs de chiens, la droite, conduite par le PLR, a dévoyé les outils législatifs pour rendre la nouvelle loi – mortnée – incohérente et, dès lors, inacceptable pour la quasi-totalité de l’hémicycle. Une attitude indigne d’élus de la République.
Là où la droite a vu une occasion de jouer de sa force numérique, notamment en votant une surtaxe qu’elle dénonçait pourtant, le groupe socialiste voit surtout une occasion perdue pour le canton d’avancer. Et pour le parlement, d’une part, d’adopter des mesures nécessaires et incontournables, la loi actuelle présentant un certain nombre de contradictions avec le droit suisse, et, d’autre part, de permettre au personnel qualifié spécialisé – et non, comme le suggérait l’UDC, aux enseignants – de poursuivre son travail de prévention.
Comme l’a souligné le Conseil d’Etat, il reviendra à cette même majorité d’assumer les conséquences de ses actes. A commencer par la fin annoncée de la baisse pourtant saluée des morsures dans le canton. La droite a effectivement sciemment choisi de condamner des mesures pertinentes et clairement d’utilité publique.
Pour rappel, en 2001, le canton faisait oeuvre de pionnier en rendant obligatoire l’annonce par les médecins des morsures de chiens. Cette disposition légale, grande première en Suisse, était reprise ultérieurement dans le cadre de l’ordonnance fédérale sur la protection des animaux. En parallèle, des cours d’information et de sensibilisation étaient mis en place dans les écoles. Deux mesures, se basant à la fois sur la répression et sur la prévention, qui ont permis de faire diminuer de manière conséquente les cas de morsures dans notre canton et ainsi garanti une meilleure sécurité de notre population – préoccupation sécuritaire qui n’est pas l’apanage de la droite.
Ces mesures ont évidemment un prix, ce que personne n’a nié. Un prix qui, pour le groupe socialiste, ne doit pas être supporté par l’ensemble de la collectivité alors que ces surcoûts sont générés par une minorité qui a choisi de détenir un ou plusieurs chiens. Pas question donc d’introduire un impôt déguisé, mais bien plutôt de souligner les responsabilités individuelles. Ce d’autant qu’il n’était pas imaginable de faire une croix sur des mesures qui avaient, encore une fois, très clairement porté leurs fruits.