S’il revient à chacun de préserver la santé de sa dentition, il revient à la société de s’assurer que chacun puisse y parvenir de manière équitable. Et sur ce point le constat est accablant. En tête des éléments dissuasifs, le coût. Alors qu’en Suisse, selon les études, 1 à 3 personnes sur dix renoncent à se faire soigner pour des raisons économiques, il est inconcevable que le système actuel perdure. Nombre de personnes rencontrées disent préférer repousser l’échéance du dentiste quand elles ne confessent pas l’écarter purement et simplement. Une décision souvent lourde de conséquence pour leur santé et leur vie de tous les jours lorsqu’elles débouchent sur des complications, parfois sévères et coûteuses. Des frais partiellement pris en charge par l’assurance maladie et qui, pour la plupart, aurait pu être évités avec une bonne prophylaxie. Mais surtout des frais bien plus importants que ceux liés à la mise en place d’une assurance des soins dentaires. Supporté par un financement du même type que l’AVS, le coût de cette assurance responsable et solidaire équivaudrait à une retenue de 0,5% paritaire employeur-employé sur le salaire.
Peu de choses en regard des coûts pour les familles et l’assurance maladie, sans oublier les effets indirects sur l’ensemble de la société. Ainsi, selon l’OMS, les maladies bucco-dentaires ont un effet significatif sur les activités scolaires et professionnelles. De quoi perdre des millions d’heures d’étude et de travail chaque année mais aussi se créer des problèmes là où une simple assurance de soins dentaires auraient permis d’éviter leur apparition.
Si nous ne sommes pas tous égaux face à la carie, elle reste heureusement un mal en partie évitable. Tout en continuant de sensibiliser les enfants, il nous faut désormais mener des campagnes généralisées auprès des adultes. Quant à la prévention, elle doit franchir un cap supplémentaire avec de véritables contrôles dentaires et des passages chez l’hygiéniste annuels et gratuits. Que la situation financière des bénéficiaires ne soient plus un élément déterminant. Une évidence pour les quelque 8000 signataires de l’initiative.
Le comité d’initiative en appelle désormais au bon sens des autorités pour qu’elles entendent le message des initiants et de la population en ouvrant la voie à l’instauration d’une assurance des soins dentaires cantonale.
Le comité d’initiative
Contacts :
Théo Bregnard, présidente du comité d’initiative, POP, 076 458 45 94
Daniel Perdrizat, membre du comité d’initiative, solidaritéS, 079 424 16 50
Baptiste Hurni, membre du comité d’initiative, Parti socialiste, 079 785 88 82
Laurent Kaufmann, membre du comité d’initiative, Les Verts, 076 402 92 42