C’est une évidence : la problématique du franc fort touche fortement les travailleurs. Bien que la crise soit réelle, les employeurs l’utilisent parfois comme prétexte pour justifier des baisses de salaires, l’élargissement du temps de travail, voire, dans les pires cas, des licenciements, alors que d’autres solutions pourraient être envisagées.
Le droit du travail en vigueur au niveau national ne confère que peu de protection. En effet, il ne prévoit pas de salaire minimum et ne soumet pas les employeurs à une procédure particulière en cas de licenciement pour raison économique.
Par conséquent, l’unique outil existant à l’heure actuelle pour mieux protéger les droits des travailleurs est la mise en place de conventions collectives de travail. Celles-ci sont négociées par différents partenaires sociaux, dont notamment les syndicats. Elles favorisent des conditions de travail justes et permettent une certaine marge de négociation dans les cas de crises avérées. Par ailleurs, elles ont l’avantage de régler les problèmes particuliers d’un secteur ou d’une branche.
Même si tous les travailleurs en subissent les conséquences, le principal secteur touché par la crise du franc fort est l’industrie et, plus précisément dans notre région, l’industrie horlogère. Dans ce secteur, des conventions collectives sont mises en place et ont, jusqu’ici, permis d’éviter de nombreuses dégradations des conditions de travail grâce aux syndicats qui ont maintenu le dialogue avec les employeurs afin de limiter les dégâts.
Cependant, la plupart des conventions existantes n’ont pas force obligatoire et seules les entreprises qui le souhaitent y sont soumises.
Ainsi, en cette période économiquement difficile, il serait judicieux de mettre en place des conventions collectives pour les secteurs qui n’en bénéficient pas encore et, par ailleurs, de donner force obligatoire aux accords existants. Il s’agit, à court terme en tous cas, de la seule solution permettant d’assurer des conditions décentes à tous les travailleurs.