L’action publique dans le domaine de la santé est nécessaire. La santé est une responsabilité publique et le rôle de l'Etat est primordial pour surveiller et réguler ce secteur. Si le Parti socialiste neuchâtelois ne souscrit pas aux règles du jeu établies au niveau fédéral en matière de santé, qu’il condamne l’absence de transparence et l’attitude complaisante et complice de la droite envers les « marchands » de la santé, le PSN doit, pour l’instant, travailler dans ce cadre pour y inscrire la politique sanitaire du canton. Le papier de position développé aujourd’hui devant les médias et consultable sur www.psn.ch s’inscrit dans cette logique. 

En premier lieu, le PSN attend de l’Etat et des partenaires concernés qu’ils s’engagent dans l’intérêt des habitant-e-s du canton. La situation difficile de l’HNE pèse tant sur l’indispensable confiance du public envers son hôpital que sur la motivation du personnel administratif et soignant. Pour le PSN, il est donc urgent que des lignes claires soient fixées. Le PSN refuse d’être mis devant le fait accompli. Il exige que les autorités politiques se prononcent au plus vite et que les moyens nécessaires soient mis à disposition de l’HNE pour l’accomplissement de ses missions. La santé ne saurait cependant se résumer à l’HNE. Le PSN demande donc la mise en place :
•    d'une politique coordonnée de promotion et de prévention de la santé ;
•    d'une indispensable planification médico-sociale (Nomad, CNP, EMS, accueil temporaire, appartement avec encadrement, etc.) ;
•    d’un soutien à l’implantation de cabinets de groupe ;
•    d’un accès à des prestations de qualité pour l'ensemble des habitant-e-s.

Par ailleurs, le modèle de concurrence voulu par une majorité de droite, orienté vers le profit, tend à faire croître les coûts, tant dans le domaine stationnaire que dans le domaine ambulatoire, coûts assumés principalement par les collectivités publiques. Le PSN s’inquiète aussi de l’absence de solutions de financement équitable permettant d’offrir des prestations de qualité à chacune et chacun. Puisqu’aujourd’hui encore, le financement par les particuliers est d’une injustice crasse du fait que les primes d’assurance maladie sont fixées par tête et non en fonction du revenu. 
Avec les changements intervenus au niveau fédéral, force est de constater que, sur le plan hospitalier, la loi sur l'Etablissement hospitalier multisites n'est plus adaptée. Le PSN demande donc que la loi soit aménagée afin de :
•    garantir un hôpital public fort, efficient avec des services ouverts 7 jours sur 7, 24 heures sur 24 ; 
•    tenir compte les réalités neuchâteloises en matière d'aménagement du territoire et de mobilité, notamment le futur RER neuchâtelois. Le risque est grand que des vides laissés par l’HNE ne soient comblés à court terme par des acteurs privés, sans réflexion sur les coûts et les besoins à long terme ;
•    se préoccuper de la question de l'emploi. Une question centrale puisque ce sont aujourd'hui 2500 emplois qui sont en jeu ; 
•    Une réflexion sur les lits de réadaptation devra ainsi être menée.

De plus, la loi devra contenir les éléments suivants : 

1.    Sécurité sanitaire. Toute personne doit d'être prise en charge médicalement de manière adéquate ;
2.    Pérennité sanitaire. Pour que les structures mises en place le soient sur le long terme ;
3.    Qualité des soins. L'accueil, la prise en charge et les techniques médicales doivent être performants ;
4.    Accessibilité pour toute personne en besoin de soins ;
5.    Assurance des moyens financiers nécessaires pour garantir des soins de qualité dans le canton ;
6.    Trois portes d'entrée dans l’HNE, soit les Montagnes, Val-de-Travers et Neuchâtel ;
7.    Egalité de traitement dans le coût des ambulances où les inégalités sont inadmissibles ;
8.    CCT 21 de force obligatoire pour tous les employé-e-s ;
9.    La formation médicale doit être développée
Cette stratégie doit favoriser l'implantation de médecins dans toutes les régions du canton ;
10.    Tous les collaborateurs du secteur de la santé ont droit à la formation continue, afin de favoriser des prestations de qualité

Finalement, bien que le PSN privilégie une approche publique de la santé, notre parti peut entrer en matière sur des collaborations publiques avec le privé mais sous certaines conditions impératives : 
•    le personnel doit être soumis à la CCT 21 ; 
•    l’universalité de la prise en charge doit être garantie, soit pas de "tri" des patients ;
•    la formation des médecins doit être également assurée dans les structures privées ;
•    les prestations doivent être accessibles à tous 24h/24, 7/7j et 365 jours par année, en participant par exemple aux gardes de l’hôpital public. 

 

L’intégralité du papier de position

16. sep 2015