Le budget 2016 ne laisse aucune place au doute : la cohabitation n’a vraiment rien d’un exercice agréable. Et si l’on veut rendre le constat encore plus amer, il suffit de songer à 2005 et à cette première et historique double majorité, Grand Conseil et Conseil d’État, pour la gauche. La cohabitation imposée aujourd’hui par l’alliance UDC-PLR ressemble davantage à la cohabitation à la française, celle de la « campagne électorale permanente ».

Armée de ses sempiternels « trop de fonctionnaires » et « trop de largesses », la majorité UDC-PLR a, une fois de plus, attaqué l’État, en omettant sciemment, là aussi sans réelle originalité, de prendre en compte et de reconnaître son rôle d’atténuateur des inégalités mais aussi de redistributeur des richesses. Car, bien que limité par l’état de ses finances, l’État agit encore au travers de nombreuses prestations à la population. Personne n’est à l’abri d’une situation difficile, et l’État doit être là pour accompagner et soutenir, souvent temporairement mais parfois aussi à long terme, les personnes fragilisées. 

Plus que le difficile mariage de visions divergentes sur notre société, la cohabitation entre majorité de gauche au Conseil d’État et majorité de droite au Parlement met à mal nos utopies. Alors qu’ils rêveraient de renforcer la cohésion sociale, nos élu-e-s se retrouvent à assumer d’austères correctifs pour rendre à l’État les moyens de ses ambitions. De quoi s’interroger bien sûr, mais aussi de quoi s’engager plus que jamais pour faire vivre nos valeurs.

Cette cohabitation doit-elle pour autant être synonyme d’inaction ou de recul pour le PSN ? Non, et 2016 sera riche en projets et en combats : soutenir le RER et le projet Neuchâtel Mobilité 2030, s’engager pour un projet hospitalier public cohérent et viable sur le long terme, appuyer un projet de réforme de l’État équilibré, s’engager pour que les négociations entre syndicats et État aboutissent et... soutenir les sections pour gagner les élections communales !

Mais avant ces prochains défis, que je me réjouis de relever avec vous, je vous souhaite, chères et chers camarades, à vous et vos proches, de belles fêtes de fin d’année. 

02. jan 2016