Le Parti socialiste neuchâtelois a pris connaissance avec gravité des statistiques du chômage publiées ce jour. Il s’inquiète de leur évolution et de l’aggravation des conséquences sociales qu’elles impliquent. Un engagement déterminé des collectivités publiques est nécessaire pour éviter la fragilisation, voire la marginalisation de toute une frange de la population. Le PSN est particulièrement préoccupé par la situation sur le plan cantonal. Un an après l'abandon du taux plancher, le canton apparaît plus que jamais esseulé dans ses efforts à sauvegarder la place industrielle. Si le PSN se félicite de l’action du Conseil d’Etat, il ne peut cautionner l’attitude passive de la Confédération. L’industrie a pourtant bien plus à offrir qu’un cadre pour les photographies officielles.

Sur le plan cantonal, le PSN salue l'option prise par le Conseil d'Etat de mettre en œuvre rapidement la nouvelle stratégie d'intégration professionnelle et le « new deal ». Les démarches entreprises sont essentielles pour que les richesses produites et les emplois créés ces dernières années dans le canton profitent davantage qu'aujourd'hui à la population neuchâteloise. Le PSN attend de l'Etat qu'il investisse les moyens nécessaires pour offrir aux chômeuses et aux chômeurs l'appui dont ils ont besoin pour se réinsérer dans le contexte difficile que l’on sait. Face à l'urgence de la situation, il est temps d’en finir avec les approches comptables à courte vue, qui se font au détriment des personnes en situation de précarité.

Le PSN en appelle également aux entreprises. Conscient des difficultés qu’elles traversent mais aussi du rôle essentiel qu’elles ont à jouer, le PSN les enjoint à assumer la responsabilité sociale qui est aussi la leur, notamment quant à la préservation de l'emploi et au maintien de conditions de travail décentes.

Sur le plan fédéral, il est urgent que les autorités passent de la parole aux actes et mettent rapidement en œuvre une politique favorable à l'industrie. Les conditions-cadres doivent être améliorées pour soutenir les activités d'exportation et des mesures ciblées doivent être prises à brève échéance pour permettre aux PME industrielles de s'adapter tout en préservant les emplois.

Dans cette optique, il est consternant que malgré les demandes répétées depuis plusieurs mois par le canton, malgré l'intervention conjointe de Jacques-André Maire et Didier Berberat sous la coupole et malgré les promesses de Johann Schneider-Ammann, l'assouplissement des conditions d'accès à la RHT (réduction de l'horaire de travail) ne soit toujours pas activé. Combien de milliers d'emplois supplémentaires la Suisse devra-t-elle encore perdre pour que le Conseil fédéral prenne se décide enfin à agir ? Il s'agit tout à la fois d'un gâchis évident et d'un mépris écœurant de la Confédération pour le secteur industriel, travailleurs et entreprises confondus.  

Finalement, le PSN se battra avec fermeté sur les plans cantonal et fédéral pour que les programmes d'assainissement des finances ne se fassent ni au détriment de la formation, de la recherche et de l'innovation, qui sont les clés de l'avenir, ni à travers des coupes sur le dos des personnes en situation précaire. Des mesures qui ne manqueraient pas de mettre en péril la paix sociale et l'ouverture de la Suisse, deux atouts essentiels de notre pays.

08. jan 2016