En juin 2015, le peuple suisse a accepté à près de 62 % la modification de la Constitution relative au diagnostic préimplantatoire (DPI). L’étape suivante, soumise au peuple le 5 juin, est la modification de la loi sur la procréation médicalement assistée (LPMA), afin d’une part de lever l’interdiction du DPI et d’autre part de régler la mise en œuvre concrète de cet instrument.

Réunis le 8 avril en Assemblée générale consacrée exclusivement à cette problématique, en présence de notre camarade Jacques-André Maire et du vice-président des Jeunes Verts vaudois, Tomas Jara Schoch, les JSN ont plébiscité le « OUI » à la modification de la LPMA. 

Par sa dimension éthique, voire morale, le débat dépasse largement les clivages politiques habituels. Sur le plan national, le Parti socialiste suisse a opté pour la liberté de vote lors de l’Assemblée des délégué-e-s qui s’est tenue à La Chaux-de-Fonds le 16 avril. Pour certains camarades, le projet va trop loin, notamment parce qu’il prévoit une analyse et une sélection du patrimoine génétique d’embryons in vitro pour détecter les caractéristiques chromosomiques susceptibles d’entraver la capacité de se développer de l’embryon. Autrement dit, les embryons révélant la trisomie 21 pourraient être détruits avant l’implantation. 

Une crainte partagée par la conseillère nationale Christine Häsler (Verts/BE), pour qui « cette distinction entre les embryons dignes de vivre et les autres conduira à une discrimination des handicapés ». Il ne s’agit toutefois évidemment pas de discriminer les personnes en situation de handicap, mais de permettre notamment à un couple porteur d’une maladie héréditaire grave de déterminer s’il a transmis le gène de la maladie à l’enfant. Actuellement, cette analyse ne peut être effectuée qu’au stade de la grossesse. Le DPI présente l’avantage d’éviter aux couples qui sont dans une telle situation d’être confrontés au choix cornélien d’interrompre ou non la grossesse.

Quant au risque de dérives eugénistes, il ne s’agit que d’un leurre, car la LPMA continuera d’interdire l’eugénisme en ses articles 5a al. 1 et 33. L’acceptation de la modification de la LPMA n’introduira en aucune manière une sélection selon des critères eugénistes (sexe, couleur des yeux, etc.). En outre, le recours à la procréation médicalement assistée représente une ultima ratio, dont la loi sur laquelle nous sommes appelés à voter détermine le cadre juridique. 

 

20. avr 2016