
Prétendre aujourd’hui détenir LA solution serait faire preuve d’une arrogance incommensurable. Nous sommes de ceux qui pensent que le projet du Conseil d’État est bon, mais gardons à l’esprit que ce dossier impose la prudence.
Ce projet réaffirme la conviction en un Hôpital public et cantonal. La réforme proposée maintient en mains publiques les fonctions vitales de la santé hospitalière, avec ses valeurs d’universalité, d’intérêt général et de service à la population.
Ensuite, le plan présenté permet de maintenir l’attractivité d’HNe en matière de formation des médecins. Cet aspect est tout sauf anecdotique, tant la pénurie de personnel soignant est aujourd’hui une réalité et la capacité d’attirer des praticiens, un enjeu de survie pour les hôpitaux périphériques.
Autre vertu majeure, le projet permet des économies d’échelle importantes sans pour autant ôter de la substance à notre système de soins. Or, l’étude BAKBasel a démontré que le secteur des hôpitaux est extrêmement coûteux dans notre canton ; aucun redressement des finances n’est envisageable sans efforts de ce côté.
Enfin et surtout, le plan proposé met le patient au centre des préoccupations, dans la qualité des soins fournis et dans sa prise en charge.
Néanmoins, malgré ces qualités indéniables, ce plan ne doit pas constituer un blanc-seing pour HNe, qui est aujourd’hui dans une situation intenable, à cause sans doute d’erreurs politiques collectives, certes, mais aussi de promesses non tenues, notamment au détriment des Montagnes neuchâteloises.
Nier que ces promesses étaient importantes pour la population des Montagnes, mais aussi pour celle de tout le canton, c’est se voiler la face, refuser de comprendre une des sources de tensions du dossier hospitalier. Alors oui, nous comprenons qu’une partie de la population n’ait plus confiance en HNe et que la promesse d’un investissement massif pour la création d’un centre de traitement et de réadaptation (CTR) puisse engendrer des doutes. C’est pourquoi le groupe socialiste a tenu à amender le décret du Conseil d’État en précisant la chronologie des investissements : le crédit d’investissement ne pourra être utilisé pour rénover Pourtalès qu’une fois les investissements à La Chaux-de-Fonds engagés. Voilà la garantie offerte pour rétablir la confiance.
Camarades, on peut rêver d’un autre hôpital. Évidemment, dans un monde idéal, les prestations hospitalières sont effectuées à proximité de chez soi, à un coût raisonnable, par des spécialistes reconnus. Évidemment, la prise en charge de toute atteinte à la santé devrait être immédiate. Mais la politique est l’art du possible. Pas toujours de l’idéal, du rêve ou du fantasme.
Le PSN recommande de voter
OUI au contre-projet du Grand Conseil de réorganisation spatiale
NON à l’initiative « Pour deux hôpitaux sûrs, autonomes et complémentaires »
préférence au contre-projet pour la question subsidiaire