Huit ans après la première initiative déposée par la conseillère nationale socialiste Ada Marra, intitulée « La Suisse doit reconnaître ses enfants », le Parlement vient d’approuver une modification de l’article 3 alinéa 3 de la Constitution fédérale qui prévoit une naturalisation facilitée pour les citoyens étrangers de troisième génération résidents en Suisse.
Ce résultat, rendu possible grâce à la persévérance du groupe socialiste au Parlement, vise à instaurer une réglementation sur la naturalisation facilitée uniforme dans toute la Suisse. En effet, aujourd’hui, les cantons ont la liberté de choisir différentes procédures plus au moins facilitées pour l’acquisition du passeport suisse. Les cantons romands, Berne et Zurich, entre autres, mettent dès maintenant en place des mesures pour faciliter la naturalisation des étrangers à partir de la deuxième génération déjà. Par contre, il y a des cantons alémaniques qui posent beaucoup de barrières, ce qui met en évidence le fait qu’en Suisse, on a une définition et une perception de l’intégration qui varient selon le canton où l’on réside. L’étranger qui vit à Neuchâtel n’est pas considéré de la même façon qu’un étranger qui vit dans un canton de la Suisse « profonde ».
Selon cette modification constitutionnelle, qui touchera une majorité d’Italiens et d’Espagnols, plusieurs critères doivent être remplis pour obtenir une naturalisation facilitée : premièrement, il faut être titulaire d’un permis B ou C, déposer une demande et être né en Suisse. On ne propose pas la nationalité automatique, car le droit du sol a été rejeté par le peuple en 2004 : la naturalisation reste un choix. De plus, on exige que l’un des grands-parents et l’un des parents au moins soient ou aient été au bénéfice d’un titre de séjour durable.
Maintenant, la parole passe aux citoyens et nous les invitons à dire OUI à cette initiative populaire. Les citoyens étrangers de troisième génération doivent être considérés comme des Suisses à part entière : ils sont nés en Suisse, ils s’y sont scolarisés et ils participent à la croissance économique du pays à travers leur travail et les impôts qu’ils payent. En disant OUI à l’initiative, on leur donne finalement le droit de s’identifier à une nationalité qui leur appartient et qu’ils veulent obtenir par libre choix.
Disons OUI car « Quand on fait partie d’un groupe, on le défend très fort ».
OUI à la naturalisation facilitée des étrangers de la troisième génération