Le PSN est ensuite choqué par le peu de cas que les référendaires font des droits des justiciables mais aussi et surtout des victimes. Qui peut tolérer aujourd’hui que la justice soit rendue dans les conditions révélées par les travaux préparatoires ? Salles d’attente et couloirs sont-ils, aux yeux des référendaires, des lieux privilégiés pour traiter de questions sensibles et privées ? Peut-on accepter que dans le canton de Neuchâtel, la victime d’une agression doive étaler des détails douloureux au milieu d’inconnus ? Qui peut justifier que les éléments d’un dossier délicat, que des points sensibles pour les victimes, les témoins et les justiciables puissent être discutés sans l’intimité et donc la confidentialité minimale que méritent les personnes concernées ? À en croire les référendaires, rien ne presse. La justice peut attendre et, avec elle, les victimes.
Il en va de même pour la garantie de la sécurité, un aspect apprécié de manière nouvelle mais non moins essentielle. La sécurité n’est aujourd’hui plus suffisamment assurée ni pour les magistrats ni pour les justiciables ; cela non plus n’est pas acceptable.
Que dire encore de l’analyse des coûts effectuée par les référendaires, qui jugent le projet trop cher, alors que l’adaptation des infrastructures actuelles se révèlerait probablement plus onéreuse ? Poser la question, c’est y répondre. D’autant plus que le coût global du projet, loin d’être délirant, est même inférieur aux prix usuels pour de tels bâtiments. Loin de dilapider l’argent du contribuable, le projet de Nouvel Hôtel judiciaire, dont la réalisation ne péjorera pas le compte de fonctionnement de l’État, engendrera au contraire, à terme, des économies. Ce sont bien les référendaires qui occasionnent aujourd’hui des coûts supplémentaires en contestant une décision nécessaire à notre canton et largement soutenue par les députés.
Enfin, n’est-il pas des plus maladroit de reprocher aux autorités d’avoir redimensionné le projet, de l’avoir adapté aux attentes et aux développements futurs de la justice ? Anticiper, n’est-ce pas justement ce que l’on est en droit d’attendre des autorités politiques ?
Pour le PSN, le projet de Nouvel Hôtel judiciaire :
- répond à la nécessité urgente d’améliorer les conditions de l’exercice de la justice pour les victimes, les témoins, les justiciables mais aussi pour les avocats et pour le pouvoir judiciaire ;
- est cohérent avec la réorganisation spatiale des tâches de l’État ;
- respecte les équilibres régionaux ;
- permet la valorisation intelligente d’une friche industrielle, avec une localisation idéale sur un pôle ferroviaire ;
- n’a rien de somptuaire et ne péjorera pas le compte de fonctionnement de l’État. À terme, il produira même des économies ;
- offre des perspectives d’évolution appréciables pour répondre aux besoins futurs de la justice.
(une première version de cette communication a été mise en ligne le 12 décembre 2016 déjà, la position du PSN n'a depuis pas changé sur ce sujet)